Le web, l'avènement de la lecture sémantique ?
Lorsque Internet n'existait pas encore, l'homme lisait de manière linéaire. Durant des siècles, le cerveau humain a forcé sa pensée dans le schéma chronologique début, milieu, fin. Chapitre 1, 2, 3. Thèse-antithèse-synthèse. Et puis le web est arrivé avec les liens hypertextes, le zapping de la pensée et la lecture en volume.
La navigation sur le web suivant des mots reliés entre eux se rapproche sans doute plus de la manière naturelle dont nous pensons : "j'ai une idée, qui m'entraîne vers une autre, j'aperçois quelque chose qui me fait penser à quelque chose d'autre. Et puis je reviens à ma première idée. J'ai plusieurs idées qui cheminent en même temps."
Autrefois, l'auteur avait le pouvoir. C'était lui qui forçait le lecteur à entrer dans son schéma de pensée. A l'ère d'Internet, le pouvoir se partage d'égal à égal entre l'auteur web et l'internaute. L'internaute peut quitter un texte à tout moment. Il décide comment va se dérouler son expérience de lecture. Il construit cette expérience unique, personnelle, totalement subjective, plus ou moins consciemment. Il suit une idée, un besoin. Il va cliquer sur les mots, les images qui lui parlent.
La lecture sur un site Internet, et donc l'écriture web, ne s'articulent plus uniquement sur des idées construites et exprimées de manière linéaire. Elles s'appuient sur des correspondances sémantiques. Des "mots-clés" diront les référenceurs, des "carewords" dira Gerry McGovern, des "mots-symboles" pourrait-on encore dire, des mots forts en tous les cas, porteurs de sens et d'action.
L'éditorial web et le référencement travaillent tous deux à partir d'une base identique : la puissance des correspondances sémantiques. Et à l'heure actuelle, nous ne connaissons rien dans ce domaine. La lecture hypertextuelle ouvre un champ d'étude illimité, une vaste analyse comportementale sur la manière dont nous comprenons les mots, et ce qu'ils évoquent en nous.
Si vous connaissez des études à ce sujet, n'hésitez pas à les communiquer !