Jean-Marc Hardy : « Prenez un professionnel de l’éditorial pour gérer votre contenu !»

Quels conseils donneriez-vous aux responsables de sites Internet concernant la gestion de leur contenu ? Réponse de Jean-Marc Hardy, consultant web pour les sites du Parlement Européen et de l'Unesco.

1- Mon premier conseil s’adresserait aux dirigeants : prenez un professionnel de l’éditorial pour gérer votre contenu ! Souvent les sites sont administrés par des webmasters techniques qui coordonnent différents aspects. Désigner un responsable avec un profil éditorial pour s’occuper du contenu du site, c’est un énorme point positif.

2- Cette personne doit posséder une culture mixte. Elle doit être à la fois un bon journaliste et connaître les spécificités du média Internet. Prendre un excellent journaliste ne garantit pas le succès d’un site. Parfois le résultat sera très mauvais. Sur Internet, il ne suffit pas de bien écrire, il faut également prendre en compte le format, l’architecture de l’information.

Prendre un webmaster trop technique ne suffit pas non plus, car il ne sera pas sensible aux problématiques de qualité du contenu éditorial. Il faut choisir un bon polyvalent, une personne sensible aux différents aspects.

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« Les équipes restent encore mal outillées pour gérer leur contenu »
« Il faut amener la culture de la sélectivité éditoriale »
« La mesure du trafic n’est pas encore développée au niveau de l’éditorial »
« Derrière ergonomie éditoriale, il y a expérience utilisateur »

Comments

[Eve]

Oui, Closer ne fait pas dans la dentelle. Les personnes qui travaillent dans ce journal ne sont pas en train de vérifier leurs sources, ils essayent plutôt de monter en épingles des informations plus ou moins vraies (Plutôt moins que plus d'ailleurs). Est-ce que ce sont des journalistes qui écrivent ces articles bas-de-gamme ou plutôt des "faiseurs d'histoires" populaires ?

D'une certaine manière, tout le monde le sait. Donc si jamais je cherche des infos de qualité sur un sujet en particulier pour réellement m'aider à faire des choix dans ma vie quotidienne, c'est certain que je n'achèterai pas Closer pour cela !

Si l'on reprend cette analogie avec la presse écrite, un site de qualité qui cherche à délivrer des informations utiles, originales, et de qualité à ses utilisateurs devrait considérer le contenu comme sa première richesse.

Or souvent, nous n'en sommes pas encore là, même sur les sites de qualité... Et notons au passage que de nombreux journalistes restent encore très méfiants vis à vis d'Internet, qu'ils considèrent comme de la "sous-information" ou un gloubiboulga d'informations diverses. Et c'est vrai puisque sur Internet tout se mélange : discours publicitaire, informations sérieuses, témoignages, contenu communautaire, billets de blog.

Un magnifique et génial gloubiboulga éditorial !

[AxeNet]

Oui c'est Sylvain, mes collègues, ils bossent, EUX !
Pour appuyer ton propos (on va finir par passer au tchat)le process que je présente aux clients les surprend souvent par rapport à la plupart de nos concurrents.
1 : définition des principales expressions-clés:
2 : rédaction partielle des contenus
3 : définition de l'arborescence (bein oui, comment définir une arborescence sans savoir ce que l'on met dans le site)
4 : ergonomie et design (je me demande toujours comment font ceux qui font le design avant de savoir ce qu'il y aura dans le site)
5 : fignolage du rédactionnel
5bis : développement

J'ai raccourci, mais la trame est là.
En résumé, c'est sur la base de son contenu que l'on construit un site, pas l'inverse.

Il est vrai que ceux qui arrivent avec un "Je veux un site...mais je ne sais pas quoi mettre dedans" sont un peu perdus au départ.

Au passage, j'ai vu la redac chef de Closer dans l'émission "Les infiltrés" hier. Chez eux, je peux te dire qu'ils PRODUISENT du contenu, même si elle s'en défendait. C'était affligeant.

[Eve]

Mais ceci dit, merci pour ton message Sylvain (c'est bien Sylvain qui écrit, n'est-ce pas ?). Comme je l'ai dit plus tôt, cela me motive pour continuer.

Depuis que j'ai commencé dans l'Internet, le contenu a toujours été relégué au 2ème plan, voire au 3ème. On commençait d'abord par faire la maquette du site, se poser des questions sur la technique et puis ensuite on cherchait un junior pas trop cher pour remplir la belle coque avec "du contenu".

Pendant longtemps (et même encore maintenant) on disait "produire du contenu", cette expression m'a toujours choquée. Comme si elle réduisait la matière de l'échange humain à un simple travail de production à la chaine. Est-ce qu'on dit produire du contenu pour un journal ? Est-ce que les journalistes se vivent comme des "producteurs de contenu" ?

Non, je ne crois pas. Ils ont encore largement, même s'ils ont de plus en plus de mal à en vivre, une grande idée de leur métier selon la conception d'Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde. Ils apportent une information vérifiée, de qualité.

Mais sur Internet, les professionnels qui s'occupaient du contenu ont longtemps été considérés comme des boulets. Ceux qui ne servent pas à grand chose mais qu'ils faut bien payer sans quoi le site serait vide (!) Heureusement, grâce à Google et au référencement, ces professions sont en train de vivre une véritable révolution. Et c'est tant mieux.

Et ce blog participe à ce mouvement, à ma grande joie :-)

[Eve]

Aujourd'hui, les responsables de sites Internet les plus au courant, comprennent l'importance du contenu. Trop souvent cette prise de conscience ne dépasse pas encore la théorie. Mais bientôt, j'en suis sûre, l'importance du contenu éditorial et des mots employés sur un site se réalisera dans la pratique.

Merci pour le lien, j'ai lu l'article (très bon titre :-). Oui, cela va complètement dans le même sens. Je remarque cependant que les référenceurs même les plus sensibles au contenu parlent souvent trop des moteurs et pas assez des internautes au final. Pourtant, c'est bien à eux que s'adresse le contenu d'un site ! Et c'est bien pour répondre le plus précisément possible à leurs attentes que Google a développé la technique de reconnaissance et d'indexation avancée des contenus que l'on sait.

Parler du contenu sans prendre en compte le lecteur, c'est un peu comme aller dîner un soir dans un restaurant appartenant à une chaine et sentir l'ambiance un peu froide. Le serveur parle poliment, il porte une étiquette collée sur sa chemise avec un sourire et un mot "Bonjour !", il vous sert les bons plats mais... il manque cette chaleur humaine, ce sens du contact, cette authentique attention portée à l'autre, cette ambiance originale qui vous fera revenir encore et encore et encore.

Vous voyez ce que je veux dire ?

[AxeNet]

Cet article fait sans doute un peu "autopromotion", mais le fond est tellement vrai.
Les propriétaires de sites ont toutefois parfois du mal à gérer leurs priorités d'investissement.

Le rédactionnel va impacter très fortement le référencement naturel du site et permettre d'être présent sur des milliers de requêtes. une longue traîne naturelle.
Mais initialement, ces propriétaires de sites n'y voit qu'un coût sans imaginer les bénéfices. Ils s'obstinent donc à payer des inscriptions dans des annuaires de seconde zone et autres atttrapes-nigauds de ce type.

D'autres misent tout sur l'adwords, plus facile à surveiller en terme de ROI.

Quand à ceux qui confient la réalisation de leur site (graphisme + dev + redactionel) au stagiaire qui ne fait que passer...

Ton job est tellement important, et pourtant si souvent mal connu ou considéré. Tu as du pain sur la planche Eve.

J'ai un article programmé pour un de ces jours à ce sujet, et celui-ci appuie aussi ton discours :
http://blog.axe-net.fr/referencement-optimisation-texte/