Qui s'occupe des mots de votre site web ?
Lors d'une conversation avec deux passionnés de web, une question m'est venue à l'esprit : qui, aujourd'hui, s'occupe des mots sur un site Internet ?
Pas seulement le contenu écrit ou vidéo, les articles d'information, les contributions des internautes mais aussi, l'interface écrite, la navigation, le nom des catégories : le wording en somme. Qui se porte garant de la cohérence éditoriale sur un site ? Personne.
Le responsable éditorial d'un site et son équipe sont chargés de "produire du contenu" pour remplir les catégories prédéfinies. Mais le périmètre de leur action reste souvent très limité. Personne par exemple, ne leur demande jamais leur avis (ou c'est très rare) pour savoir si le wording employé sur l'interface est cohérent avec les mots employés dans les accroches, les FAQ, les articles, les conseils, et les fiches produits, si la manière dont on s'adresse aux clients sur l'interface du site est la même partout ailleurs. Il n'y a pas, ou très rarement, de politique éditoriale globale définie sur le web.
Pourtant un site Internet est avant tout fait de mots qui visent à convaincre, séduire, fidéliser, informer un public de plus en plus exigeant. Curieusement, personne aujourd'hui ne s'attache réellement au pouvoir de ces mots (ou très peu de professionnels qui ont du mal à se faire entendre). "S'occuper de l'éditorial" consiste trop souvent à produire des kilos de contenu qu'il faut ensuite recaser quelquepart sur le site.
Plutôt que de noyer les visiteurs sous une masse d'informations parfois superflues, ne vaudrait-il pas mieux mobiliser une partie de l'équipe éditoriale sur les enjeux que constituent l'interface, les mots-clés, le wording des catégories et travailler la cohérence entre tous les contenus du site ?
Les sites très riches en informations ont intérêt à penser leurs contenus de manière plus globale. Mais pas seulement. Les sites de e-commerce qui accueillent leurs clients et vendent grâce aux mots pourraient très certainement améliorer la satisfaction de leurs clients s'ils travaillaient mieux l'ergonomie et la complémentarité éditoriale.
Jakob Nielsen avait déjà montré en 1998 qu'un contenu optimisé pour la lecture sur Internet augmentait la satisfaction client de 37%. C'était en 98. Aujourd'hui, nous n'y sommes pas encore sur bon nombre de sites. Pourtant, les utilisateurs, eux, sont plus difficiles qu'en 98, mieux équipés, plus habitués à surfer, plus sélectifs dans leurs choix.
Sur un marché de plus en plus mature, les sites se doivent d'être de plus en plus performants, de plus en plus attentifs aux besoins de leurs internautes et de plus en plus précis dans leurs discours. A ce titre, il me semble que les métiers de l'éditorial en ligne ont encore de beaux jours devant eux.
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