Sébastien Langlois : « Rédiger de gros volumes de contenu uniquement pour améliorer le référencement, cela n'a aucun sens. »

Le directeur de l’agence phare en référencement naturel Aposition, se trouvait au salon du e-commerce 2009. Il fait le point sur l'optimisation des contenus web pour le référencement.

Pensez-vous que l’optimisation des textes et contenus web pour le référencement a de l’avenir ?
Oui ! Le contenu web est fondamental pour le référencement. La raison d’être des moteurs de recherche, c’est apporter des réponses aux besoins des internautes. Or, cette réponse se trouve dans le contenu. Le référencement peut se comparer à la vitrine d’un site. On élargit cette vitrine pour donner à voir ce que propose un site Internet. Mais si l’intérieur n’est pas intéressant, les gens vont voir la vitrine, entrer, puis passer leur chemin.

Certains parviennent à augmenter leur visibilité dans les moteurs avec un contenu pauvre ou de mauvaise qualité. Qu’en pensez-vous ?
C’est vrai, on peut attirer les internautes une première fois sur un site avec un contenu pauvre. Mais si ces internautes ne trouvent pas l’information qu’ils recherchent, ils ne reviendront plus. Donc, à long et moyen terme, le site Internet va baisser dans les résultats. Un travail de référencement qui appauvrit la qualité du contenu web œuvre contre le développement d’un site Internet. Cette stratégie envoie le site Internet droit dans le mur.

Faut-il créer du contenu éditorial dans le but d’améliorer le référencement ?
Le référencement est d’abord un outil pour améliorer le trafic ou le chiffre d’affaires d’un site Internet. Il n’est pas une fin en soi. Cela n’a aucun sens de rédiger de gros volumes de contenu uniquement dans le but d’améliorer le référencement. Il me semble que le référencement doit s’adapter au site, et non le contraire. Nous ne créons pas de contenu pour le référencement. Ou alors de manière anecdotique, sur des expressions génériques.

En ce qui concerne Aposition, nous développons une équipe marketing et technique très pointue, c’est déjà une gageure. La rédaction, ce sont d’autres compétences. Nous ne pouvons pas avoir le mouton à cinq pattes. Sur les aspects de communication, nous laissons cela à des professionnels spécialisés (NDPI : depuis juillet 2008, Aposition fait partie de l’Agence de communication globale Isobar. Le groupe s’est donné pour mission de concevoir des contenus créatifs online, offline et publicitaires). En revanche, nous aiguillons la rédaction des contenus, nous donnons des « guides lines ». Et nous formons les rédacteurs à l’optimisation pour le référencement.

Aposition va sortir prochainement un livre blanc sur les CMS ?
Oui, ce livre blanc traite du référencement dans les solutions de CMS. Il devrait aider les utilisateurs des outils de publication à choisir les meilleures solutions pour optimiser leur visibilité sur les moteurs de recherche.

A suivre, donc...

Lire aussi
Olivier Andrieu : « 80% du trafic moteurs vient de requêtes issues du contenu éditorial des pages.»
Pascal Maupas : « Grâce aux moteurs, les éditeurs de site s’intéressent enfin à l’information.»

Comments

[Nicolas]

"Google a fait le choix de définir le web comme un média d'information."
Le web a été conçu comme cela par ses créateurs, en particulier les technologies (uri/url, http, html, etc.) même si d'autres utilités sont apparues (et heureusement).

Il ne faut pas oublier que Google est un moteur de recherche et non un moteur de décision.
Il a pour but de faciliter l'accès à l'information et non pas de donner directement cette information (laissant ainsi le choix à l'utilisateur de comparer ses résultats, plutôt que de fournir une information fausse/erronée/obsolète).

Dans ton exemple de la Clio, les besoins des tes clients sont le "prix d'une location de renault clio" alors que ton offre propose ce type de contenus : c'est là où tu fais justement la différence entre parler d'un sujet et écrire sur ce même sujet.

Google apportera de l'information concernant le "prix d'une location de renault clio" et non son prix directement (ce que fait un moteur de décision, comme Wolfram alpha et Bing tentent de l'être, et ce que Google deviendra par la force des choses).

Le véritable problème peut ainsi venir des internautes qui utilisent Google comme moteur de décision (et puis qui s'en plaignent) – alors que par exemple pour le côté transactionnel, il existe déjà l'outil adapté : Google Shopping – ou du moins pour les moteurs, celui de la compréhension du besoin (trop souvent mal) exprimé d'un internaute.

[MagicYoyo]

« Rédiger de gros volumes de contenu uniquement pour améliorer le référencement, cela n'a aucun sens. »
Cette phrase me laisse plein de questions et de doutes.

Google a fait le choix de définir le web comme un média d'information. De fait, Google donne un bonus aux sites au contenu riche et profond.

Mais la fonction du web n'est pas uniquement informationnelle, elle est aussi transactionnelle !
En privilégiant les sites informatifs, Google n'amène pas l'internaute à ce qu'il cherche.

Un exemple issu d'un entretien lors de ce même salon :
"Je loues des voitures. Tout le monde sait ce qu'est une Renault Clio. Ce que veulent mes clients, c'est le formulaire pour vérifier les prix et les disponibilités.
Mais pour Google, il faudrait que je produises des fiches produits qui dérivent mes véhicules alors que ça a très peu de sens pour mon métier."

Mais qu'on se rassure, la publicité Adwords permet aux professionnels de "corriger" ce petit penchant du moteur pour le web informatif. Tout est bien dans le meilleur des mondes, non ?