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Plume Interactive : écriture web et ergonomie éditoriale par Eve Demange
13 janvier 2009

Quel avenir pour la Presse en ligne ?

A l'heure des faillites en série, la Presse vit sa troisième année consécutive de très grande difficulté. Malgré leurs peurs, les journalistes n'ont désormais plus d'autres solutions que de prendre le train du numérique, reconstruire leur légitimé sur Internet et trouver de nouveaux modèles économiques. Quel chemin prendre dans la tempête ? A tous ceux que le sujet intéresse, je vous conseille la lecture de cette excellente étude d'Eric Scherer, The perfect storm.

Le dernier rédacteur en chef que j'ai croisé avait lancé un magazine littéraire luxueux. Malgré un prix élevé, ce journal rencontrait un beau succès car les lecteurs étaient prêts à payer pour s'offrir un contenu exclusif, des textes artistiques et ciselés. Cet homme, heureux en affaires dans la Presse écrite (fait très rare à l'heure actuelle), avait réussi là où de nombreux journaux échouent, il avait gagné son pari sur la qualité du contenu.

Pourtant, il montra beaucoup d'agacement dès lors que fut abordée la question d'Internet et des réseaux sociaux. "J'ai l'impression que vous réinventez l'eau chaude !" s'exclama t-il. Avant d'ajouter "le courrier des lecteurs a toujours existé..." Je trouve que sa réaction résume bien l'attitude des journalistes français, même les meilleurs, vis à vis du web et leur méconnaissance de la puissance des transformations que cette technologie est en train d'engendrer.

Pour guider les journalistes dans l'épais brouillard qui les aveugle actuellement, Eric Scherer, Directeur du planning stratégique et des partenariats à l'AFP, a enquêté sur les nouvelles tendances de la presse en ligne. A tous ceux que le sujet intéresse, je vous conseille la lecture de son compte-rendu The perfect storm, véritable mine d'informations et d'innovations.

Voici quelques extraits :

2009 sera l'année du chaos pour les médias de l'information, mais du chaos, naîtront des opportunités. Extrait de l'Etude International Newsmedia Marketing Association (INMA) "The perfect storm has arrived. Yet in chaos, there is opportunity"

C'est une bonne période pour les journalistes, tournés vers le futur : à l'âge de l'information, le temps dédié aux contenus augmente. (...) C'est une période enthousiasmante pour des journalistes révolutionnaires, responsables et numériques !

Espoir, avec la dynamique créée par l'envolée de la vidéo dans toutes les rédactions, et un journalisme de plus en plus visuel (infographies, application flash, visualisation des bases de données) : c'est le "digital story telling." Grâce aux nouveaux outils web, les médias racontent le monde de manière différente.
Voir également à ce sujet le compte rendu de l'Etude Eyetrack07.

Espoir avec le rôle déterminant à jouer pour lutter contre la tyrannie des choix sur le web et "l'infobésité", qui menacent de conduire au krach... de l'attention. Trop d'informations, pas assez de temps !

Espoir avec l'enrichissement continu de l'information par le contexte. Contexte, mise en perspective et sens, fournis par les journalistes. Contexte apporté par les nouvelles technologies (tags, métadonnées, web sémantique).

Autant d'éléments, qui offrent aux professionnels de l'information l'opportunité d'offrir au public un label de haute qualité.

L'Internet peut aussi être, en période de gros temps, une formidable opportunité de renaissance pour les médiateurs grâce à ses qualités de mise en relation, de liens social au de-là des frontières, de partage de connaissances et d'informations, de collaboration, d'actions collectives.

Mais la prise de conscience de la violence et de la richesse de la déferlante numérique reste insuffisante dans les rédactions. Le faible intérêt des journalistes à voir augmenter lecture et interactivité en ligne de leur production en témoigne.

Oui, les journalistes ont un rôle à jouer sur la qualité du contenu en ligne. J'ajouterai que la mise en oeuvre de bonnes recettes éditoriales ne suffit pas sur le web.

Comme le rédacteur en chef du magazine littéraire que je citais plus haut, il faut viser la qualité du contenu et non la quantité, quitte à réduire le nombre des sujets abordés. Aujourd'hui, Google fait mieux que n'importe quelle catégorie d'un journal en ligne en terme d'exhaustivité. Si les lecteurs n'ont pas une excellente raison de rester sur votre magazine (personnalité forte, communauté active, outils éditoriaux/services intéressants et originaux, contenu exclusif et de qualité, sources fiables et infos vérifiées), s'ils ne trouvent pas ce qu'ils sont venus chercher car l'information est trop superficielle et/ou mal présentée ils ouvriront une nouvelle fenêtre et taperont une requête dans Google.

Et si votre contenu ne répond pas à cette requête (contenu non en adéquation avec la demande, site techniquement mauvais en référencement, textes non optimisés pour le web, vocabulaire pauvre et contenant peu de mots-clés potentiels), et bien vous aurez définitivement perdu vos lecteurs.

Lire aussi

Une presse qui meurt, un journalisme qui renaît et quelques ovnis qui passent..., excellente revue de presse de Narvic sur son blog Novövision consacré au sujet des médias et du journalisme en ligne.


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Commentaires
E
Je suis allée sur votre blog, bravo pour le style de vos textes, en particulier celui-ci "l'OTD prépare la Fèt a Kabrit". Super !
F
Bonjour, j'ai découvert votre Plume en cherchant un sujet de billet pour la blogobulle. <br /> C'est fait. <br /> J'apprécie beaucoup votre démarche et votre utilisation professionnelle d'un blog. <br /> J'utilise votre photo pour illustrer le billet. <br /> Je souhaitais vous le signaler. <br /> Bien à vous. <br /> François
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