Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Plume Interactive : écriture web et ergonomie éditoriale par Eve Demange
10 juillet 2008

Jean-François Marti : "un contenu adapté au scan"

jf_marti

Interview avec le directeur de l'agence Nealite, experte en ergonomie. 
Sa plus géniale spécialité ? Le test utilisateur. Il permet de valider les parcours utilisateurs et d’identifier les points bloquants pour la navigation.

Un mauvais terme employé peut-il gêner la navigation web ?
Oui. Ce qui fait le succès d’un site, c’est que les gens n’abandonnent pas à la première visite. Cela implique plusieurs éléments :

1-    Est-ce que les internautes comprennent le contenu du site ?
2-    Est-ce que ce contenu les intéresse ?
3-    Est-ce qu’ils ont compris où il fallait cliquer ?

Pour ces trois problématiques et en particulier la dernière, la clarté de la terminologie est fondamentale.

La terminologie est aussi importante que l’ergonomie, plus essentielle que le design. A la limite, il vaut mieux avoir un site pas très bien désigné avec des intitulés clairs, que l’inverse.

Qu’est-ce qu’une bonne terminologie web ?
Des intitulés très concrets, attrayants. « Communiquer » est trop abstrait. Il vaut mieux employer des termes plus standards comme «forum », « chat », « acheter ». Par ailleurs, les mots doivent donner envie, faire comprendre à l’internaute quel bénéfice il va tirer de ce site. Pourquoi il a intérêt à y passer plus de temps.

Les internautes sont-ils sensibles à un contenu éditorial de qualité ?

Sur Internet, les gens ne lisent pas, sauf pour l’actualité chaude. Ils vont chercher des articles. Ils scannent le contenu des sites. En général, ils lisent 5-6 lignes pas plus car l’écran fait mal aux yeux.

Quand on regarde quels sont les premiers sites mondiaux en terme d’audience, il y a très peu de modèles éditoriaux purs et durs. Ce sont plutôt des sites sur lesquels ont fait des actes transactionnels, de la communication, des échanges. La lecture n’est pas l’acte le plus fréquent du web. Ce n’est pas un acte d’interaction en soi.

Du coup, si un contenu est mal rédigé ou mal mis en forme les internautes zappent très vite. Il faut un contenu adapté au scan.

Qu’est-ce qu’un contenu adapté au scan ?

Internet est un outil constitué de ce que font tous les autres médias. C’est un média qui se cherche un peu. Mais ce qui me semble certain, c’est que l’ « écrit » ne fonctionne pas comme sur un magazine papier. Tout simplement parce que le mode de lecture n’est pas du tout le même sur un écran et sur une feuille.

Le copié-collé du “print” sur un ordinateur, ça ne fonctionne pas du tout. Il faut des caractères plus gros et séquencés, des textes qui ne dépassent pas 5 lignes.

Vos clients sont-il conscients de l’importance de la qualité éditoriale pour la navigation ?

Ils sous-estiment l’importance de la qualité de la terminologie et du contenu éditorial sur la navigation. C’est un enjeu principal dans les années à venir. Le travail sur les mots-clefs comment à arriver mais les textes sont encore trop longs, trop écrits en mode “print”.

En quoi l’organisation du contenu est-elle fondamentale pour la navigation ?

La capacité à organiser les contenus est le « nerf de la guerre ». Google par exemple est capable de trier des dizaines de milliards de documents en quelques millièmes de secondes à partir d’un ou deux mots clefs. Les gens doivent trouver les documents qu’ils cherchent le plus rapidement possible.

Mais pour moi, le travail sur le contenu éditorial et les terminologies se distingue du travail sur l’organisation du contenu. Ce sont deux compétences différentes.

Quelle est la principale qualité d’un bon ergonome ?
Il doit avoir la capacité de se mettre à la place de son visiteur, simplifier ce qui peut être assez complexe.
 
Merci d’avoir répondu à ces questions !

Lire aussi Le format article Aufeminin


 

Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité